Les pionniers de Saint-Denis 1720

C’est à Pierre Joubert et à son épouse Agathe Jarry qu’est accordée une première concession, le 17 juin 1720. Cette concession couvrait tout le coeur du village actuel, puisqu’elle mesurait huit arpents à partir de la présente rue Yamaska par soixante arpents de profondeur, donc presque jusqu’au troisième rang. Notons toutefois que ce couple, en provenance de Charlesbourg, ne vint s’établir ici qu’en 1733.

En 1729, un autre couple venu de Repentigny recevait une très grande concession de dix arpents par quarante à l’extrémité nord de la seigneurie: Nicolas Chassé et Geneviève Laporte. Eux aussi ne vinrent s’installer qu’en 1735.

C’est en 1730 que s’établirent ici pour de bon les trois premières fami11es: François Gazaille dit St-Germain, venu de Contrecoeur avec son épouse Catherine Brunet, là où se trouvent aujourd’hui les rues Phaneuf et St-Germain; Philippe Dudevoir et Marguerite Dubreuil, venus de Montréal, dix arpents plus haut que celle de St-Germain; et Étienne Larue avec son épouse Jeanne Deguire, venant de La Pérade et Saint-Ours, deux mille plus bas que le village.

À partir de 1732, chaque année vit arriver une ou plusieurs familles. En 1732, c’est le premier des quatre frères Bousquet, Jean-Baptiste, marié à Marguerite Provost, qui arrive de Varennes et s’établit dans la partie supérieure du bord de l’eau. En 1733, c’est Pierre Joubert, le premier censitaire, puis Pierre Bousquet et son épouse, et Pierre Maheux., capitaine de milice et son épouse Geneviève Martin, venus de Beaupon.

En 1734, on voit arriver Louis Lacroix dit Bourgault, venu lui aussi de Contrecoeur. En 1735, en plus de Nicolas Chaussé, c’est au tour des familles Dragon et Messier: Louis Quay dit Dragon, marié à Catherine Giard, arrive de Contrecoeur avec son fils François. Il avait 70 ans et il est décédé en 1750. François Messier dit St-François, époux de Josephte Guyon, venait de Varennes. Deux familles vinrent s’établir en 1736: Claude Bousquet, venu de Varennes et qui y retournera plus tard; puis Louis Poulin arrivera de Beauport et choisira, en 1742, d’aller s’établir à Saint-Antoine.

En 1737, la seigneurie a un nouveau propriétaire et trois familles s’y installent : Charles Bousquet, frère des deux autres : Toussaint Charpentier, époux de Louise Jetté, venu de Rivière-des-Prairies; et Jean-Baptiste Laporte qui venait de Contrecoeur cultiver une terre concédée à son oncle Jacques.

En 1738, les pionniers voient arriver parmi eux un premier artisan : Paul Jetté, cordonnier, élevé à Montréal, époux de Marguerite St-Martin. Puis, c’est le tour de Gabriel Ledoux, 56 ans, venu de Boucherville et enfin Jean-Baptiste Laperle, venu de Varennes, marié à une fille
du pionnier Maheux.

En 1739, arrive Pierre Dubreuil qui se construisit une maison en pierre sur la côte en haut du village, ce qui le
ruinera.

Source : Saint-Denis-sur-Richelieu 1740-1990
Édition Louis Bilodeau et Fils ltée. 1990, 423 pages.

Pionniers arrivés entre 1740 et 1770

Aux 23 familles établies ici à l’ouverture de la paroisse vinrent s’ajouter graduellement des dizaines d’autres familles venant de divers points du pays. Il en arriva encore quelques-unes de France et, après 1760, il en vint d’Angleterre et des colonies américaines. Voici les noms de cette deuxième vague de pionniers d’après Allaire:
– Claude VANDANDAIGUE dit GADBOIS, nouvellement marié avec Élisabeth Hogue, 13 ans, dont le premier enfant a fait l’objet du premier baptême et de la première sépulture enregistrés à Saint-Denis, les 7 et 17 novembre 1741; il était arrivé la même année.
– Jacques GOULET venu avec Josephte Normand en 1743; homme instruit, il a été syndic pour la construction de la deuxième église en 1764.
– Paul GUERTIN, 45 ans, ancêtre du potier centenaire Louis GUERTIN, décédé en 1880; arrivé en 1745.
– Ignace BRODEUR (ou LEBRODEUR) dit LAMY, nouvellement marié avec Renée Laverdure, arrivé en 1746.
– Joseph BRODEUR, cousin du précédent, venu en 1747.
– Les quatre frères ARCHAMBAULT, d’abord fixés à Saint-Antoine depuis 1724, dont les fils vinrent s’installer en 1750.
– Florentin VIGEANT, arrivé en 1750, qui épousa Josephte Archambault à Saint-Antoine en 1751 et qui fut syndic pour la deuxième église en 1764.
– Les trois frères MARTIN, Jean, Louis et Antoine, venus de Saint-Ours en 1751 dont le troisième fut syndic en 1764 pour l’église.
– Joseph et Auguste MAILLET, arrivés de Montréal en 1754.
– Antoine GIRARD et son frère Joseph, venus de Québec en 1756 et 1765.
– Charles et Louis RICHER dit LAFLÈCHE. Arrivés en 1760, ainsi que leur frère Pierre en 1770.
– Christophe L’HUISSIER ou LUSSIER, époux d’Angélique Duhamel, venu de Varennes en 1762.
– Jacques PLANTE dit LAPLANTE ou BONNIER, arrivé en 1763 et épousa Ursule Plouffe la même année. François et Charles GARIÉPY qui se sont fixés à l’Amyot en 1767; le second a été le premier maître chantre de la paroisse.
-Les frères Denis-Louis et Jean-Marie COURTEMANCHE, potiers, leur cousin Barthélémi, tous trois venus de Saint-Antoine en 1768.
-Paul BÉLANGER, potier, venu de Beauport en 1768, épousa ici Josephte Leblanc en 1770.
– François ALLARD venu de Charlesbourg en 1768.
Installées en plein bois le long d’un rang qui s’ouvrait, sans aucune commodité, ces familles méritent bien elles aussi le titre de pionnières.

Source : Saint-Denis-sur-Richelieu 1740-1990 Édition Louis Bilodeau et Fils Ltée. 1990, 423 pages.