C’est de la fierté et de la reconnaissance qui me viennent à l’esprit lorsque je pense au mot histoire. C’est pour moi un immense honneur d’être le président de la Société d’histoire des Riches-Lieux pour pouvoir vous faire part de ce que je ressens face à ce que nos ancêtres nous ont légué. Ces femmes et ces hommes, qui ont quitté leur pays il y a trois cents ans pour venir défricher un autre continent avec pour principale intention de faire connaître leur foi et leur civilisation, méritent toute notre admiration.
Au début de la colonie, nos ancêtres furent guidés par des chefs charismatiques et réalisèrent une action structurée. Victimes de guerres continuelles entre la France et la Grande-Bretagne, ils furent soumis à une administration britannique après 1760, les libérant du colonialisme français, mais leur imposant la servitude de profiteurs justifiés par la conquête d’une nouvelle mère patrie qui n’était pas la leur.
Coupés de leurs racines et laissés à eux-mêmes, nos ancêtres ont persévéré avec le peu de moyens qu’ils avaient en s’enrichissant des connaissances et de l’expérience des peuples amérindiens. Les colons français se sont adaptés à une nature hostile et ont su collaborer avec les nations autochtones pour former ce peuple québécois duquel nous sommes issus. Un bel exemple de leurs réalisations est le peuplement de la vallée du St-Laurent particulièrement à Saint-Denis et Saint-Charles-sur-Richelieu. Utilisant la rivière Richelieu comme moyen de transport, ils ont développé les seigneuries accordées le long de ses rives. Après le déboisement, les colons de cette région ont acheminé des denrées agricoles et artisanales vers Montréal par la voie navigable.
Plusieurs commerces et industries se sont implantés à Saint-Denis et Saint-Charles entre les années 1740 et 1830 faisant de cette région une des parties les plus florissantes du Québec. Vu la grande densité de population et d’activités économiques qui y régnaient Saint-Denis s’est vu attribuer le dernier statut de bourg accordé sous le régime seigneurial. Pas surprenant que les revendications demandant plus de services et de démocratie pour la population ont été ressenties avec plus d’ampleur dans cette région conduisant aux affrontements armés que nous connaissons.
Notre peuple ne s’est pas implanté en Amérique par la guerre et le pillage laissant derrière elle le sang, la destruction et la misère chez les vaincus. Nos soldats, ce sont nos grands-mères qui ont livré une véritable bataille en donnant la vie à profusion et qui y ont souvent laissé leur vie, dû à des conditions précaires.
Continuons à nous intéresser à leurs réalisations et inspirons-nous de leur courage et de leur persévérance. Soyons fiers d’être les descendants de ces héros et marchons la tête haute en continuant de transmettre ces valeurs qui sont en harmonie avec le véritable but de l’humanité.
Guy Archambault
Président de la Société d’histoire des Riches-Lieux